La production d'érable et le réchauffement climatique

maple production and global warming

Question de société : les effets du changement climatique sur l'industrie de l'érable.

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En général, le réchauffement climatique dans le nord devrait favoriser la croissance des érables à sucre et la production de sirop, observe M. Solarik. Mais quels seront les effets du réchauffement sur les taux de germination et sur la régénération naturelle de cette espèce caractéristique de la forêt tempérée ? Les érables à sucre migreront-ils vers le nord ? C'est ce que le chercheur a voulu déterminer dans le cadre de sa thèse de doctorat.

Maple Water Production and Global Warming

Dans un premier temps, le biologiste a récolté des graines d'érable dans différents sites répartis sur l'ensemble de l'aire de répartition de l'érable à sucre, de son extrême sud au Tennessee et au Kentucky jusqu'à sa limite nord, près de Rivière-du-Loup. Il les a ensuite soumises à diverses températures (et à de brusques variations de température) en laboratoire (de -1 ° à + 13 ° Celsius) afin de déterminer leur taux de germination respectif. "Les graines de l'érable à sucre sont très sensibles à la température", note le biologiste. Les graines de toutes les provenances germent mieux à des températures inférieures à 5 ° Celsius (idéalement autour de 0 ° -1 ° Celsius), mais les espèces du sud sont plus tolérantes au réchauffement. Au nord, un climat plus chaud pourrait entraîner une réduction du taux de germination. "

Le chercheur a ensuite étudié l'effet du site sur la fréquence d'implantation de ses graines. Il les a plantées dans 12 sites : 4 dans la zone tempérée, 4 dans la zone boréale et 4 dans l'écotone (la zone de transition entre les deux), donc à l'intérieur, à la limite et à l'extérieur de l'aire de répartition de l'espèce. Dans ce cas, les graines provenant du nord étaient les plus susceptibles de germer et de s'établir dans les sites plus septentrionaux (où cette espèce ne pousse pas actuellement). Cependant, le chercheur a observé un effet prioritaire qui pourrait entraver la migration de l'érable à sucre. " Les espèces résidentes de la forêt boréale sont déjà bien établies et, à moins d'une perturbation favorisant le recrutement de l'érable à sucre (feu, insectes, vent...), elles ralentiront l'expansion de son aire de répartition. "

Un réchauffement du climat entraînera très probablement une migration de l'érable à sucre. Mais les conditions d'expansion et d'établissement de cette espèce sont complexes, note le chercheur. "L'expansion de l'érable à sucre sera probablement beaucoup plus lente que ce que les gens pensent", dit-il.

Ce qu'il faut changer

Kevin Solarik est convaincu que la masse d'informations recueillies au cours de sa thèse peut être utilisée pour améliorer notre capacité à prévoir les effets du changement climatique sur les écosystèmes forestiers. Chercheur postdoctoral à l'université d'Alberta, le biologiste a été recruté par le National Council for Air and Stream Improvement (NCASI), où il occupe depuis mai dernier le poste de directeur de la recherche forestière pour le Canada, le Nord-Est et le Centre-Nord des États-Unis. L'objectif de cet organisme à but non lucratif est de mener des recherches afin de mieux soutenir les pratiques de développement durable dans la gestion des forêts.

Selon lui, les chercheurs universitaires devraient faire davantage d'études sur le terrain. "Ça coûte moins cher d'utiliser des données qui existent déjà, mais on apprend beaucoup mieux quand on va sur le terrain", affirme celui qui a parcouru à trois reprises plus de 15 000 kilomètres pour les besoins de ses recherches. Le chercheur souhaite également que les scientifiques disposent de plus de tribunes pour communiquer leurs résultats. "Le grand public doit avoir un meilleur accès aux connaissances scientifiques", dit-il. Selon lui, les chercheurs universitaires devraient faire plus d'études sur le terrain. "Cela coûte moins cher d'utiliser des données qui existent déjà, mais on apprend beaucoup mieux quand on va sur le terrain", affirme celui qui a parcouru trois fois plus de 15 000 kilomètres pour les besoins de ses recherches. Le chercheur souhaite également que les scientifiques disposent de plus de tribunes pour communiquer leurs résultats. "Le grand public doit avoir un meilleur accès aux connaissances scientifiques", dit-il.

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