Source : La presse, Octobre 2023
Une eau d’érable sans frontières
Stéphane Nolet, PDG de Maple 3, dans son érablière du Centre-du-Québec
Stéphane Nolet, président de Maple 3, veut faire de son eau d’érable un produit mondialement connu. Offerte depuis peu par l’entremise de la plateforme d’achat en ligne Amazon, l’eau végétale québécoise connaît une croissance en Europe, en Asie et en Amérique du Nord. À court terme, d’autres pays asiatiques, où M. Nolet négocie actuellement des ententes de distribution, sont dans la ligne de mire de l’entreprise de Limoilou.
Les exportations représentent 70 % des revenus de Maple 3. Outre le Canada, les principaux marchés hors Québec de la PME sont la Corée du Sud, la France et les États-Unis. L’entreprise québécoise a également reçu un bel accueil à Singapour et en Chine. Mais la pandémie a retardé l’entrée de son eau d’érable dite « premium » dans l’empire du Milieu.
Selon Stéphane Nolet, connaître du succès en exportation est la somme de nombreux efforts sur différents fronts et à divers moments. Fondée en 2012, Maple 3 a fait ses premières exportations en Corée à partir de 2016.
C’est un long processus. Il faut se déplacer, participer à des foires commerciales, créer des liens avec les clients, mais aussi avec des délégations commerciales. Il faut que le bouche-à-oreille fasse son œuvre. Il faut être extrêmement patient. Dans notre cas, on veut devenir aussi populaire que l’eau de coco.
Stéphane Nolet, PDG de Maple 3
Courir les concours n’est pas à négliger dans ses stratégies d’exportation, ajoute l’entrepreneur de 47 ans, diplômé en microbiologie et en transformation laitière.
« En 2017-2018, dit-il, on a été parmi les trois finalistes au concours des meilleures eaux au monde [Global Bottled Water Awards], organisé à Évian, en France. Ça donne un bel exposure, ce genre d’évènements. On a surfé là-dessus. »
Stéphane Nolet représente la quatrième génération d’acériculteurs dans sa famille.
Exporter nécessite évidemment de l’argent. « Il faut donc y aller par étapes et ne pas mettre en péril ses liquidités, rappelle Stéphane Nolet. Il existe des programmes d’aide à l’exportation dont on commence à profiter. »
Avoir un produit qui se démarque est une plus-value quand on veut vendre à l’étranger. Partout où il va, l’entrepreneur québécois ne se gêne pas pour comparer, surtout auprès des Asiatiques, son eau d’érable au « sang de l’arbre ».
Une recette de famille
L’homme d’affaires explique qu’il n’utilise pas que le filtrat d’eau d’érable, mais bien l’eau dans son entièreté alors qu’elle coule des arbres au printemps. Légèrement filtré avant son transport, le précieux liquide est ensuite pris en charge par un sous-traitant qui va le pasteuriser, puis l’emballer.
L’eau d’érable de Maple 3 est certifiée biologique par EcoCert. « Notre eau a un grand potentiel, estime l’homme d’affaires. Elle est vouée à être connue. Elle est pleine de nutriments et est deux fois plus hydratante. Notre eau fait partie d’un mode de vie. Quand on participe à des foires commerciales, des gens viennent nous voir pour nous remercier. »
Représentant la quatrième génération d’acériculteurs dans sa famille, Stéphane Nolet exploite quelque 20 000 entailles dans son érablière du Centre-du-Québec. Autrement, une poignée de producteurs lui fournit sa matière première.
De 16 000 litres embouteillés à ses débuts en 2013, Maple 3 a dépassé l’an dernier le million de litres d’eau d’érable traitée. Les produits de la PME sont vendus dans un emballage de type Tetrapak à un prix oscillant entre 3 $ et 4 $. Une version pétillante est également offerte en cannette.